John A. HITE - G Company, 2nd Battalion, 115th Inf. Reg., 29th Inf. Div.

John est né le 29 septembre 1916 à Belsano, une petite ville minière de Pennsylvanie aux États-Unis. Fils de John Fleming HITE, cheminot puis ouvrier, et d’Edna Nane HITE (JAMES de son nom de jeune fille), mère au foyer. John, deuxième enfant de la famille, compte 4 frères (Thomas, Harry, Donald et Robert) et 6 sœurs (Eleanor, Esther, Lula Mae, Genevieve, Lois et Martha qui décède 3 jours après sa naissance).

John grandit à Belsano jusqu’à l’âge de 10 ou 11 ans et déménage ensuite avec sa famille à Pittsburgh dans un premier temps et enfin East Pittsburgh en Pennsylvanie, où son père obtient une meilleure situation en tant que plombier. Les aciéries fournissent en cette époque bon nombre d’emplois. John fera ses études au sein de l’école East Pittsburgh High School.

En 1929, la Grande Dépression frappe les Etats-Unis. Elle s'accompagne d'une importante déflation et d'une explosion du chômage. Compte tenu de la situation, à 18 ans, John part rejoindre avec son frère aîné, Thomas, le Civilian Conservation Corps (Corps civil de protection de l'environnement). Il s’agit d’un programme mis en place en 1933 par le président Franklin D. Roosevelt, créé pendant le New Deal, pour donner du travail aux jeunes chômeurs. L'intérêt était double : éviter que les jeunes ne tombent dans la délinquance ou la pauvreté, et permettre de diminuer le chômage tout en offrant une source de revenus aux familles les plus directement exposées.
John est envoyé dans un camp à Allentown en Pennsylvanie. Il participe à la construction de routes, de ponts, de barrages et de baraquements afin d’accueillir d’autres jeunes comme lui sur le camp.

Il fait la rencontre d’une femme prénommée, Joyce avec qui il se marie en 1935. Peu de temps après, en 1936, Joyce met au monde leur petit garçon, Terrance, dit « Terry ».

A l’automne 1943, John vend des assurances vie. C’est à cette même période que Joyce et John mettront fin à leur union. Le 1er février 1944, il quitte la vie civile pour rejoindre les rangs de l’Armée américaine répondant ainsi à l’appel à la mobilisation comme des millions de compatriotes. Il s’engage à Allentown en Pennsylvanie. Pour la petite anecdote, au moment où John s’engage il n’a pas de second prénom ; devant en choisir un, il prend la lettre « A » et le prénom d’Allen.

John entretien une correspondance régulière avec sa mère. C’est ainsi qu’elle apprend sa présence dans les camps d’entrainement en Angleterre en juillet 1944.

John, « Rifleman », ne foule pas le sol normand avec les premières vagues d'assaut le 6 juin 1944. Il embarque pour la France fin juillet 1944 afin de rejoindre ses camarades sur la ligne de front et intègre le 7 août 1944 la G Company, 2nd Battalion, 115th Infantry Regiment, 29th Infantry Division. A cette date, le 115th Inf. Reg. se trouve vers Saint-Germain-de-Tallevende à 8 kilomètres environ au sud de Vire dans le Calvados.

La G Co./115th Inf. Reg. est particulièrement engagée dans la prise de Saint-Germain-de-Tallevende devant faire face à une contre-attaque allemande pour reprendre le village.
Le 115th Inf. Reg. prendra possession du village le 8 août 1944 et continuera sa percée relativement rapidement au point de s’enfoncer trop vite dans les lignes ennemies, sans protection sur les flancs et de se retrouver isolé du reste de sa Division le 10 août 1944.

Depuis la prise de Saint Lô, le 115th Inf. Reg. compte plus de 800 pertes entre le 27 juillet et le 11 août 1944 et se trouve extrêmement affaibli. Commence alors une période de repos en retrait de la ligne de front au nord et à l’est Saint-Germain-de-Tallevende. Au même moment, le régiment reçoit un nombre conséquent d’hommes en renfort. En marge de cette période de repos, commence une période d’entrainement pour les nouveaux arrivés, et de remplacement des équipements et des armes.

Le repos sera de courte durée. Le 14 août 1944, le 2nd Battalion, du 115th Inf. Reg. est désigné par le « Headquarters » pour être attaché au 175th Inf. Reg. dans le but de progresser sur Tinchebray. Dans la nuit du 15 au 16 août 1944, le 2nd Battalion, du 115th Inf. Reg. fera la jonction avec des unités de la 3rd Division britannique. Le 16 août 1944, à 16H00, les hommes du 115th Inf. Reg. seront relevés par le 116th Inf. Reg. Ils pourront ainsi se retirer sur Saint Martin-de-Chaulieu en soirée. Là, prendra fin l’implication du 115th Inf. Reg. dans cette campagne de Normandie lancée le 6 juin 1944, après une démonstration d’efforts surhumains et au prix d’importants sacrifices.

Du 16 au 21 août 1944, le 115th Inf. Reg. recevra à nouveau un renfort important d’hommes qui seront briefés par les plus anciens sur les tactiques de combats en particulier sur un terrain morcelé par les haies, véritable enfer et enchainement de pièges. C’est également l’occasion de se reposer, de s’entraîner et de recevoir du nouveau matériel.
Le repos physique s’accompagne également de divertissements : lire le courrier de sa famille, envoyer quelques lettres, visionner quelques films ou encore aller voir le spectacle organisé par l’USO (United Service Organizations) le 18 août 1944 spécialement pour le 115th Inf. Reg. avec la venue de Dinah SHORE, chanteuse particulièrement adulée par les hommes de la 29th Infantry Division.

Le 22 août 1944, le 115th Inf. Reg. se remet en route avec pour objectif, Brest. Sur sa lancée, la G Co./115th Inf. Reg. sera mise à contribution. Elle s’illustrera en particulier lors de la prise du point fortifié de Kerognan (Kergonant pour les américains) du 26 août au 8 septembre 1944, avec le principal concours de la E Co./115th Inf. Reg.

L’objectif suivant sera Brest en ayant l’ordre de prendre au passage Recourvrance, Saint Pierre-Quilbignon et le Fort Montbarey. La bataille de Brest achevée, le 19 septembre les 2nd et 3rd Battalions, du 115th Inf. Reg. seront relevés par le 116th Inf. Reg.

Après une courte période de repos et de réorganisation de ses forces, le 115th Inf. Reg. est acheminé en Allemagne en passant par Saint Brieuc, Rennes, Le Mans, Chartres, Paris, la Belgique (Charleroi, Namur, Liège, Visé), autant de villes qui permettront de croiser une population reconnaissante et enjouée. Après que le convoi soit passé par Maastricht, il finira par s’établir à Valkenburg au Pays-Bas. L’objectif sera de prendre entre autres Aachen en Allemagne, lieu où John tombera le 28 novembre 1944.

Après quelques mois de combat, le 17 novembre 1944, John est promu au grade de "Private First Class" (Pfc). Dans le même temps, il intègre au sein de sa compagnie un groupe de mortier de 60mm. A cette date la G Co./115th Inf. Reg. se trouve à Baesweiler avant de faire route sur Siersdorf et Dürboslar les jours suivants.

La famille de John est informée de son ultime sacrifice le 25 décembre 1944. Depuis cette date, les fêtes de Noël resteront pour les membres de sa famille une période très particulière.

A la fin de la guerre, John est inhumé (plot H, rangée 10, tombe 232) au cimetière américain de Margraten, aux Pays-Bas, où une famille habitant aux alentours veille à fleurir sa tombe et transmet quelques photos à sa mère.

En 1949, le corps de John est rendu à sa famille, rapatrié aux Etats-Unis où il sera inhumé le 23 avril 1949. Il repose au Grandview Cemetery dans la ville de North Versailles en Pennsylvanie.

Avant de retrouver un aspect plus conforme à son état d’origine, ce casque a fait l’objet d’une autre utilisation comme bon nombre de coiffures de ce type après-guerre : un pot de fleurs suspendu.

Percé à quatre endroits sur le bord, juste au-dessus du jonc afin d’y fixer de petites chaines ; légèrement fendu en son fond pour laisser un surplus d’eau s’évacuer ; recouvert d’une peinture rouge, ce casque est fin prêt pour accueillir une belle composition florale.

Sans avoir de certitude quant à l’endroit et au nombre d’années où il est resté suspendu à quelques dizaines de centimètres du sol, ce « pot de fleurs » a été retrouvé à Flers dans l'Orne en Basse-Normandie. C’est donc en mai 2010 qu’il est récupéré dans une brocante à Saint-Michel-des-Andaines (Orne) par un collectionneur ayant deviné la présence d’un insigne dissimulé sous une couche de peinture rouge brique.

L’extérieur du casque est nettoyé afin d’en retirer la couche de peinture rouge qui l’aura protégé pendant de nombreuses années. C’est ainsi que la couleur d’origine du casque comme celles de l’insigne de la 29th Infantry Division apparaissent quasi intactes. Il est ensuite soumis à identification, sans succès, sur un forum relatif à la Seconde Guerre mondiale pensant y voir à l’intérieur un « laundry number ».

Le casque passera entre les mains de quelques collectionneurs avant que je finisse par en faire l’acquisition. Je me suis intéressé à l’inscription à l’intérieur du casque et après un nettoyage plus appuyé, ce que l’on pensait être un « laundry number » n’était autre que le nom de son propriétaire d’origine : HITE.

Après quelques semaines de recherche et grâce à l’aide de collectionneurs, d’Historiens passionnés par la 29th Infantry Division et l’équipe du Maryland National Guard - Fifth Regiment Armory, l’identification du casque a pu se faire en écartant au passage la possible existence d’un homonyme. Il s’agit de John A. HITE – ASN 33836311 - Pfc. - G Company, 2nd Battalion, 115th Infantry Regiment, 29th Infantry Division‏.

Sur la base de cette identification et quelques mois de recherches plus tard, j’ai eu la chance de pouvoir entrer en contact avec deux membres de sa famille : un de ses frères et le fils de l’une de ses sœurs. Nos échanges nous ont permis d’en apprendre réciproquement un peu plus sur John.
Malheureusement, son dossier militaire est parti dans les flammes de l’incendie du Centre des archives nationales (National Personnel Records Center) de Saint Louis en 1973.

Ce sasque M1 est à attaches fixes, sans jugulaires, N° 127A (avril 1942) avec insigne de la 29th Infantry Division comportant une spécificité : les contours sont gravés/détourés. Marquage intérieur à la peinture bleue « HITE »