Bonsoir,
Voici ma plus belle trouvaille de 2015, un ensemble d'aumônier belge avec une belle histoire.
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]A la base, il sort de brocante et le seul élément " militaire" est une annotation dans le bréviaire indiquant " Aumônier A . Prume" III 3 A.
Ce fut la base de mes recherches.
La première info : A = André.
Puis, sur le Net, on peut lire que le Doyen A. Prume est le fondateur de la chorale de Spa.
J'ai pris contact avec la présidente de cette chorale qui m'a redirigé vers l'ancien Vicaire du Doyen, J. Riga.
C'est ce dernier qui m'a expliqué par téléphone, puis par mail, l'histoire du bréviaire et de ses impacts.
Je vous livre quelques extraits de son mail.
L'histoire fut racontée par le Doyen, lors d'une visite du père et de l'oncle du Vicaire à Spa. Ces derniers étaient au 12e de Ligne, sur la Lys en mai 40.
" ... Ainsi se croisèrent le chemin de ces trois hommes : en première ligne papa et parrain sur la Lys et l'abbé Prume du 3 A, derrière eux, en soutien d'artillerie des fantassins. Comme les soldats allemands ne purent percer les lignes du 12 Li, ils les contournèrent, et arrivèrent directement au contact des artilleurs du 3 A sur lequel ils tirèrent et jetèrent des grenades offensives. C'est l'une d'elle qui toucha l'aumônier André Prume : il fut atteint à la poitrine (dont l'éclat pénétra dans le bréviaire dans la poche de son uniforme) et au bras gauche qui fut fort abîmé. C 'est à ce titre qu'il fut considéré ultérieurement comme blessé et invalide de guerre.
Après la bataille, l'Abbé Prume, grièvement blessé fut abandonné sans connaissance sur le terrain. Il n'y avait plus de service de santé belge et les allemands l'y laissèrent : le croyaient - ils mort ou ne l'ont-ils pas vu?
Personne ne le sait!
Le lendemain, une fermière flamande qui arpentait le champ de bataille le trouva. Il raconta qu'il avait été submergé d'émotion quand elle l'avait dans ses bras, elle lui donna un baiser sur le front, le soigna sommairement et conduit à l'hôpital de Bruges. Là, il n'y avait plus de place en chirurgie ...
et on le mit dans le service de gynécologie ou le gynécologue, l'opéra, le soigna à l'abri des allemands qui cherchaient ailleurs ( forcément) des blessé belges. Il ne fut donc pas fait prisonnier. Qui aurait cherché un aumônier militaire en maternité? Quand il fut remis sur pied, il revint, plus tard, inaperçu malgré le bras gauche immobilisé dans un plâtre, en soutane empruntée, avec son précieux bréviaire à Dison, près de Verviers où il exerçait son ministère vicarial avant la guerre.
Fin de l' extrait.
Il faut savoir que les outils liturgiques ont un caractère sacré pour un prêtre. En toute logique, il les avait sur lui quand il a été blessé.
Vu qu'il était conscient lors de son transport vers l'hôpital, il doit les avoir conservés avec lui ... jusqu'à sa mort en 1974.
C'est sa nièce qui a "vidé " la maison du Doyen et probablement conservé le coffret jusqu'à ce qu'un brocanteur " vide" le grenier de ladite nièce...
La roue tourne .....
Clt, Francis.