Bonjour tout le monde (j’inaugure mon nouveau pseudo) !
Depuis quelques temps maintenant, j’ai décidé de me pencher sur les recherches d’un soldat dont j’ai le pack carrier trouvé dans une ferme normande il y a maintenant un an (en Août 2012). J’avais déjà fait quelques recherches mais pas très poussées et vu ma curiosité, j'ai voulu connaitre l'histoire de ce soldat en détail …
Ce soldat est
Raymond L Baxter. Né le 23 Janvier 1913 et originaire de l’Illinois, il s’engagea dans l’armée le 21 Avril 1941 à l’âge de 28 ans avec l’ASN
36027802. Après plusieurs mois d’entrainements aux Etats-Unis, il arrivera en Europe au sein de la
Company H du 119th Infantry Regiment de la 30th Infantry Division. Il sera tué au combat le
11 Juillet 1944 près du village de
Pont-Hébert dans la Manche.
Voici une petite rétrospective de son histoire et des endroits où il a pu combattre avec son unité :Les éléments de la 30th Infantry Division s’entrainèrent en 1943 dans divers camp aux Etats-Unis : le Camp Blanding (Floride), le Camp Forrest (Tennessee) et le Camp Atterbury (Indiana). La division arriva en Angleterre le 22 Février 1944 et continua l’entrainement sur place jusqu’au mois de Juin. Après des mois de formation et de préparation pour la plus grande invasion de l’histoire, la 30th ID débarqua sur Omaha Beach à D-Day + 4 du 10 au 15 Juin 1944.
Du 16 Juin au 7 Juillet 1944
Une grande partie de la 30th ID se trouvait dans le secteur de Saint-Fromond, autour du village d’Airel avec pour objectif la ville de Saint-Lô.
Ils se retrouvèrent aux côtés de plusieurs régiments de la 29th Infantry Division combattant également dans ce secteur pour la prise de Saint-Lô.
7 Juillet 1944[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image](Vue depuis Airel vers Saint-Fromond) La 30th ID entre dans la lutte le 7 Juillet. Débarquée dès les premiers jours de l'opération Overlord, elle a collaboré avec la 101st Airborne dans le secteur de Carentan où ses équipes du génie ont construit un pont dès le 13 Juin. Mais, demeurée à la base de la péninsule pendant trois semaines, elle ne participe à aucune des grandes offensives engagées à l'ouest et au nord du Cotentin.
Le Major Général Leland S. Hobbs doit franchir la Vire le 7 Juillet. À 3h30, tandis que l'artillerie accable les positions ennemies, le 2nd bataillon du 117th Infantry Regiment, qui conduit l'attaque, se rassemble derrière une haie, à 400 mètres de la rivière. À l'endroit choisi, un peu au nord de Saint Fromond, la Vire dessine une courbe qui permet aux troupes d'échapper au tir des canons situés près du pont de saint Fromond. À 4 h 30, par un temps brumeux, les company E et F s'élancent sur un front de 400 mètres de large. Le 103rd bataillon du génie a amené trente-deux bateaux qui, difficulté inattendue, embarquent de l'eau lorsqu'ils sont mis à flots : la pente est trop rapide. Munis d'échelles à crampons, les soldats gravissent la rive opposée et traversent rapidement 400 mètres de terrain découvert pour aller s'abriter derrière la première haie. Les compagnies G et H franchissent la rivière à leur tour et l'ensemble du bataillon progresse vers l'ouest. Son objectif est un important carrefour situé au sud de saint Jean de Daye. L'artillerie maintient un barrage roulant devant l'infanterie qui, selon les précisions, doit avancer de cent mètres toute les cinq minutes.
Pendant ce temps, le 103rd bataillon du génie travaille fiévreusement à la construction d'un pont léger. Deux fois endommagé par l'ennemi, il est deux fois remis en état mais coûte la vie à vingt hommes. Il double le pont-route de Saint Fromond partiellement détruit mais vite réparé par le 247th bataillon et complété par un pont de bateaux et une passerelle pour l'infanterie. Le 3rd bataillon du 117th et
le 2nd bataillon du 119th régiment, peuvent rejoindre les forces déjà engagées.
L'offensive se développe lentement, gênée par l'inexpérience des troupes et par le feu de l'artillerie allemande qui cherche à atteindre les ponts et les routes. Les encombrements qui se produisent entraînent des difficultés de contact et de soutien. Dans la soirée cependant, le 117th parvient à joindre, au sud de Saint Jean de Daye, le 120th régiment. Celui-ci a franchi à 13h45 le canal de la Taute à la Vire auprès du pont de la Tringale. Les opérations déjà engagées autour de Saint Fromond facilitent la tâche du colonel Birks qui, retardé d'abord par le manque de matériel pour la construction des ponts, avance rapidement le long de la route Carentan Saint-Lô.
Les gains réalisés donnent à Bradley l'impression qu'une rupture du front peut être tentée.
Dans la nuit, deux groupes importants de blindés viennent prendre leur place dans la bataille. C'est, d'une part, le 113th groupe et le 125th escadron de cavalerie qui, franchissant le canal à 02h00 du matin, se chargent de couvrir le flanc ouest de la 30th ID. Devant la résistance opposée par le 38th régiment SS panzer Grenadier, ils doivent se contenter de tenir une ligne défensive ; la Goucherie – Le Mesnil Véneron. C'est d'autre part le Combat command B qui, formé d'une grande partie de la 3rd division blindée, traverse le pont de Saint Fromond à partir de 22h30, le 7 Juillet. Tout de suite, les tanks subissent le feu adverse, notamment près de l'église de Saint Fromond. Le terrain conquis n'a pas été suffisamment nettoyé par la 30th ID : l'intervention de la 3rd blindée est prématurée.
Le 8 Juillet à 06h42, une petite contre-attaque ennemie fut repérée sur la route près de Saint-Fromond-Église composé de 4 tanks Panzer IV de la 2nd SS Panzer-Division qui sera rapidement mise hors d’état de nuire. Le
3rd Battalion du 119th Infantry Regiment rejoindra rapidement le 2nd Battalion.
Le 119th Infantry Regiment (sans le 1st Battalion, toujours situé à l’Est de la Vire) suivra les autres régiments de la 30th ID. Ils attaquèrent à 18h00 le village de Cavigny.
La 30th ID peut donc reprendre le 9 Juillet sa marche en avant : son flanc droit est solidement protégé. La confusion, il est vrai, ne fait que croître et la pluie persiste, épuisante aux soldats mouillés et boueux des leggins au casque. L'attaque débute à 07h00 et se développe lentement. L'objectif immédiat est maintenant le secteur autour des Hauts Vents, à 4 km au-delà des positions avancées de la 30th division. Là commence une arête courant vers le sud, entre la Vire et la Terrette et de cette colline se découvre un large horizon. Le combat command C attaque au centre, le 120th à droite entre la hauteur et la Terrette. À gauche s'échelonnent ou s'emmêlent le 117th et le
119th. Les tanks avancent difficilement ; s'ils suivent la route de Pont Hébert, ils sont freinés par la présence de l'infanterie ; s'ils se risquent à travers champs, ils doivent s'ouvrir des passages dans les haies et glissent sur le terrain trop humide.
À l'ouest, le 120th, gêné d'abord par le feu ennemi, progresse ensuite rapidement avec l'aide du 743rd bataillon de tanks et dépasse l'objectif qui lui a été assigné : la colline 32, à l'est du château de la Mare de Cavigny. À 13h00, le poste de commandement du colonel Birks reçoit la visite des généraux Patton, Eddy et Watson. Déjà une certaine inquiétude de développe le long du front du 120th, car du sud monte le roulement des chars allemands. Après une fausse alerte à 12h30, l'orage éclate à 14h30.
La compagnie B du 743rd bataillon de tanks, accablée par un ennemi décidé, perd, en quinze minutes, une partie de ses chars et abandonne les autres. Le 2nd bataillon du 120th subit de lourdes pertes et, démoralisé par ce combat, le plus dur de toute la guerre, recule de 400 mètres. Le 3rd bataillon du 117th est, lui aussi, victime de cette attaque déprimante. En réalité, il s'agit d'une action purement locale et non pas, comme le suppose un moment les américains, surpris par la violence du choc, d'une large offensive appuyée par l'infanterie et aboutissant à la rupture de tout le front de la division. Le point critique est atteint entre 16h00 et 17h00 et la situation ne se rétablit que vers 18h30 grâce, en particulier, à l'intervention de l'artillerie divisionnaire du général Mac Lain.
Les éléments de la 2nd division panzer qui ont attaqué n'ont obtenu que de médiocres résultats : le 120th régiment perd quelques heures précieuses à retrouver son sang-froid ; le combat command B doit suspendre une progression, d'abord rapide, en raison de la vulnérabilité de son flanc droit.
Les américains profiteront de la leçon du jour et s'efforceront, à l'avenir, d'organiser avec plus de soin la coordination des unités. Les allemands constatent avec regret l'échec de leur tentative et l'affaiblissement chaque jour plus grand du groupe de bataille Heintz qui, avec quelques éléments de la 30th brigade mobile, contient avec peine l'effort patient de la 30th division.
Après une nuit calme, la lutte reprend le 10 Juillet, mais les américains ne parviennent pas au sommet des Hauts Vents. Le C.C.B. multiplie en vain ses tentatives. Les routes étroites sont encombrées de véhicules endommagés et les tanks qui préfèrent s'engager dans les champs se heurtent à leurs deux grands ennemis : les haies et les 88. Belle-lande, que les américains croient abandonnée, est solidement tenue. Les batteries allemandes à l'est de la Vire gênent l'avance du
119th régiment, le long de la rive gauche.
Pourtant, au cours d'une conférence qui réunit les généraux Hobbs et Watson, les colonels Ednie et Roysdon, un plan audacieux est imaginé.
Le 119th est chargé de l'exécution : tandis que 1st et 2nd bataillons, protégeant le flanc gauche du régiment, passeront vers la Bessinière, le 3rd bataillon se saisira de la Foutelaie, sur le rebord sud de la colline 91, débordant ainsi les défenses des hauts Vents. C'est compter sans la résistance opiniâtre des allemands. Rien n'aboutit.À l'ouest des Hauts Vents, des succès importants sont cependant obtenus. Le 120th régiment, poussant à travers le terrain où la veille s'est déroulée la contre-attaque allemande, atteint le rocher. Mais il convient surtout de noter le rôle joué par la 9th division du général Manton S. Eddy, héroïne de Bizerte et de Sicile. Elle a pour mission d'éliminer le saillant ennemi qui subsiste encore au nord de Graignes et qui contrarie la progression de la 83rd division, à l'ouest de la route. L'objectif, encore lointain, imposé à la 9th division, est constitué par le terrain élevé au sud de la route Saint-Lô Périers, à l'ouest de la Terrette.
Le 60th régiment, aidé par le 113th groupe de cavalerie, attaque à l'ouest de Groucherie, dans la péninsule de Graignes et le soir il peut se vanter d'avoir nettoyé le terrain jusqu'au canal. Toutefois, la résistance allemande demeure forte dans le voisinage de Tribehou.
Le 47th régiment rencontre quelques difficultés à l'ouest de la Charlemenerie, mais atteint la lisière du bois du Hommet où les allemands sont solidement retranchés.
Le 39th régiment qui ne parvient pas à dépasser le Désert, creuse un vide dangereux entre la 9th et la 30th divisions.
Le 11 Juillet est pour le XIXe corps du Général Corlett une journée décisive. Les allemands lance dans la mêlée la panzer lehr. C'est une excellente unité, mais elle vient de subir un mois épuisant, dans le secteur anglais, où elle a perdu 5.000 hommes ; sur les 10.000 qui lui restent, 2.200 sont toujours à Tilly sur Seulles. Le général Bayerlein a groupé ses troupes en trois formations : la première au nord de Pont Hébert, doit pousser vers Cavigny, la seconde, au sud du Désert, espère atteindre St Jean de Daye, la troisième près du bois du Hommet a pour objectif le Mesnil Véneron. La rencontre est prévue vers Saint Jean de Daye. Quelques officiers estiment qu'il sera possible de pousser jusqu'à Carentan.
Raymond L Baxter décèdera surement durant la contre-attaque de la Panzer-Lehr ce 11 Juillet 1944.
Voici quelques photos du pack carrier retrouvé dans une grange avec un deuxième pack carrier ayant appartenu à Charles O Rogers, lui aussi de la Company G du 119th Infantry Regiment.
Ainsi que d'autres documents concernant Raymond L Baxter :
[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image](Journal de marche où apparrait le nom "Baxter" avec la mention KIA à Belle-Lande)[Vous devez être inscrit et connecté pour voir cette image]Photo de sa tombe prise à Granville, Putnam County dans l'IllinoisCe jour là, d'autres soldats de la Company G du 119th Infantry Regiment trouverons la mort au combat, certains d'entres eux sont enterrés au Cimetière américain de Colleville-sur-Mer et un à Henri-Chapelle, il s'agit de :
- SSGT Joseph E BEAGAN - 32518227
- PFC Stephen BUKOVINA - 35514074
- PFC Charlie R BURNETTE - 34371367
- SSGT Joseph P CRONIN - 32512479
- PVT Warren L DELCAMP - 33366047
- SGT James HRABIK Jr - 17040725
- MAJ Edmund S KANSES - O-269071
- PFC John J LEWOCZ - 33340417
- PFC Robert W LOUDFOOT - 20108687
- SGT Alfred L MINTON - 37142527
- SSGT James N SINKLER - 20457954
- SGT Spencer J SMILEY - 20455363
- SGT Timothy D J SULLIVAN - 12050632
- PFC Roy G TIEKEN - 39537892 Je suis en pleine recherche de documents concernant ce soldat, pour cela j'ai demandé l'aide d'un ami aux Etats-Unis qui va surrement récupérer d'autres informations. J'ai également envoyé une dizaine de lettres à certains vétérans de la Company G du 119th Infantry Regiment qui sont toujours en vie !
À suivre ...